Quand la psychanalyse devient un récit universel
Richard Prieur, écrivain et scénariste
Voyage intérieur dans l’infini variété du vécu de ceux qui souffrent et s’interrogent, bestiaire des tempéraments que Betty Milan « visite » pas à pas à travers les pulsions et les désespoirs. Journal de bord de l’humain où l’analyste fait mieux que répondre, apaiser, mettre au pied du mur. A travers le dialogue écrit, pure théâtralité de l’âme, Betty Milan fonde les abîmes de ses correspondants comme partie prenante de l’aventure humaine. « Chaque personne est une, et c’est l’universalité du drame singulier qui mérite d’être souligné ». Et l’analyste s’efface devant l’écrivain. C’est là toute la puissance de ce journal de bord psychique qui place l’autre au niveau des grands personnages de la littérature « Quand j’écoute quelqu’un dit Betty, le drame de l’autre peut devenir le mien ». Belle définition du devoir d’humanité ou se mettre dans la peau de l’autre invite à sa délivrance. « Déchiffres moi ou je te dévore » fait dire à l’inconscient l’analyste. Shakespeare aurait répondu: « If you have human voice, stay and speak”